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- Rencontre avec - Silvène Hédon, créatrice de robes de mariée et costumes sur-mesure

J’ai rencontré Silvène lors d’un déjeuner Femmes de Bretagne : elle a piqué ma curiosité quand à l’habituelle question « Et toi tu fais quoi ? » elle m’a répondu qu’elle réalisait des robes et costumes de mariés sur- mesure.

Avouez que ce n’est pas tous les jours que l’on croise une personne avec un tel savoir-faire !


Silvène m’a alors fait voyager entre Paris, Berlin, Hambourg et Rome, m’expliquant son parcours « de baroudeuse » comme elle le décrit sur son site, au cours duquel elle a su saisir les opportunités et prendre des décisions pas toujours évidentes qui l’ont menée là où elle est désormais.


 

Silvène propose un concept unique à Nantes, à destination des couples. Je vous laisse à votre tour la découvrir, elle et son beau projet :


Peux-tu m’expliquer en quoi consiste ton service ?

Je crée des robes et costumes de mariés, sur-mesure et pour le couple. L’idée est de créer un vrai style de couple : je les reçois ensemble la première fois, puis je leur crée des modèles en fonction du thème de leur mariage et de leur style de couple pour leur proposer quelque chose qui leur ressemble et qui s’accordera parfaitement à l’atmosphère de leur mariage.

Silvène Hédon - robes de mariée et costumes sur-mesure Nantes

Comment en es-tu arrivé à faire des robes et costumes de mariés ?

Tout a commencé en 2010. J’ai fait une école de mode à Paris en contrat de professionnalisation que j’ai réalisé chez une créatrice de robe de mariée sur-mesure. Je ne me dirigeais pas vers l’univers du mariage au départ. C’est en trouvant une place chez cette créatrice qu’est venue ma vocation ! Elle faisait tout sur-mesure, et, ce qui était assez original, des robes de mariée en papier.

Ce n’est pas le papier qu’on connait, sur lequel on écrit, mais un textile qui a tous les critères pour être catégorisé comme du papier. Il faut imaginer des fibres qui sont collées ensemble, comme les papiers utilisés pour restaurer les très vieux manuscrits.


On ne faisait que du sur-mesure - ce qui a été une très bonne formation ! - et entre 20 et 30 robes par an, avec une seule boutique à Paris. Arrivant en fin de carrière, elle avait commencé à ralentir un peu et elle m’a proposé de reprendre l’atelier.


J’étais alors au milieu de ma formation, j’avais 20 ans … c’était un gros challenge ! J’étais prise entre d’un côté mon diplôme et de l’autre cette opportunité que l’on ne me proposerait pas une seconde fois. Finalement j’ai fait le choix d’y aller !

J’ai fait des robes pendant quasiment 2 ans avant de décider d’arrêter car ils me demandaient un pourcentage trop élevé pour l’utilisation de leur nom et du concept.


J’avais cependant mis le pied dedans et ça m’avait beaucoup plu. J’aurai bien recommencé tout de suite à mon propre compte mais j'avais envie d’acquérir un peu plus d’expérience avant de voler de mes propres ailes!


Nous avons eu l’opportunité avec mon conjoint de partir à Berlin où nous sommes restés 5 ans. J’y ai travaillé pour 2 créateurs différents, de tenues sur-mesure et haute couture. J’ai pu y travailler des matières incroyables et me confronter à des problématiques chaque fois différentes pour répondre aux demandes les plus extravagantes.


J’ai suivi ensuite une formation à Hambourg pour me spécialiser dans le patronage, c’est-à-dire la construction du vêtement, et compléter ma formation initiale, qui était uniquement pour femmes, par une formation incluant l’homme et l’enfant.


Silvène Hédon - robes de mariée et costumes sur-mesure Nantes

C’est aussi lorsque nous étions à Berlin qu’un couple d’amis m’a demandé de réaliser leur robe de mariée, et le costume. Je n’avais alors jamais fait de costume, et tailleur costume c’est vraiment un autre métier. Il a insisté, et j’y suis allé ! Ça m’a beaucoup plu de créer pour le couple et j’ai réalisé qu’il n’y avait pas grand monde qui proposait ça. En général les créateurs sont soit spécialisés robe de mariée, soit costume. Hors prêt-à-porter, il y en a vraiment très peu qui font les deux.

J’ai alors cherché comment me former à la fabrication de costumes de façon traditionnelle et artisanale. Il n’y a que très peu d’écoles pour ça alors j’ai trouvé ma méthode pour le réaliser : un « Erasmus pour entrepreneur » en Italie.



Il n’a pas été évident de trouver un atelier pour m’accompagner, surtout que c’est un milieu d’hommes, vraiment très masculin. Une femme a déjà du mal à trouver du travail dans ce milieu là-bas, alors en plus une femme étrangère, ça ajoute encore un niveau de difficulté !

J’ai finalement trouvé à Rome, dans un atelier très traditionnel où ils cousent tout à l’ancienne, donc à la main. Même pour moi il y avait des choses qui allaient un peu trop loin !


Comme quoi par exemple ?

Par exemple une couture côté de pantalon : c’est tout droit mais ils le faisaient à la main. Alors que sur ce type de couture personnellement je vais plus droit quand je couds à la machine !

Sur des parties comme le revers de col, là oui il faut que ce soit fait à la main car c’est arrondi, bombé donc ça apporte vraiment une différence de le faire à la main.

Leur démarche est très belle et permet de sauvegarder un vrai savoir-faire, mais ça prend aussi trois fois plus de temps et il faut pouvoir en vivre. À la fin les produits sont très chers et accessible à trop peu de personnes.


Silvène Hédon - robes de mariée et costumes sur-mesure Nantes

Faire un costume prend combien de temps chez eux ?

Ils étaient 4, et mettaient environ 1 semaine, à plein temps. Donc un mois de travail à temps plein pour une personne seule, alors que dans l’industrie c’est 1 ou 2 jours, et encore !

Je n’utiliserai pas entièrement leur méthode car un costume fait de cette manière coûte 5 000 - 6 000 €. En Italie c’est vraiment ancré dans la culture de se faire faire un costume sur mesure. Ici beaucoup moins, même si c’est en train de venir.


En parlant d’ici, tu es donc maintenant à Nantes …

Oui, depuis Juin je suis installée à Nantes, la région de mon conjoint. C’est un renouveau à nouveau !